La promesse est alléchante : réduire sa facture d’électricité en branchant simplement un kit solaire chez soi, tout en faisant du bien à la planète… Mais peut-on vraiment diviser ses dépenses grâce à ces fameux kits plug and play ? Petite virée lucide et lumineuse au pays de l’autoconsommation solaire !
Les kits solaires prêts à brancher, c’est quoi le concept ?
Face aux factures qui grimpent et aux injonctions à la sobriété, nombreux sont ceux qui scrutent leur compteur avec une pointe d’angoisse. Mais tous n’ont pas la possibilité d’investir dans une centrale solaire de compétition. Heureusement, les kits solaires plug and play arrivent à la rescousse : il suffit de brancher un boîtier – composé d’un ou deux panneaux – sur une simple prise, et hop, l’autoconsommation démarre !
L’atout ? Pas besoin de grimper sur son toit : ces panneaux se posent au sol, s’accrochent à un balcon ou même en façade, sans déclaration préalable de travaux si leur hauteur ne dépasse pas 1,80 m (sauf en zone classée !). Les modèles étudiés ici ne réclament qu’un bon emplacement et surtout… du soleil.
Tour d’horizon des trois kits stars du marché
Voici trois des kits les plus populaires en France :
- Beem : Conçu et assemblé en France, vendu 780 euros, il comprend 4 modules de 75 Wc (300 Wc au total), mesure 70 cm sur 70 cm, promet 320 kWh/an et vise jusqu’à 15 % de la facture annuelle hors chauffage.
- Sunology : Aussi conçu et fabriqué en France. Pour 749 euros, on a 400 Wc (1 kit) soit 550 kWh/an. On peut empiler jusqu’à 4 kits pour plus de puissance (dimensions : 175 cm x 120 cm) et son argument-choc, : « réduisez jusqu’à 17 % votre facture (hors chauffage) ».
- Supersola : Cette entreprise néerlandaise propose un kit de 310 Wc (173 x 112 cm), pour 699 euros, produisant 360 kWh/an, avec jusqu’à 15 % d’économie promise.
Notons que les puissances annoncées sont des maximums, réalisables un jour d’été sans aucun nuage ni poussière, orientation parfaite, et avec un chat qui s’interdit de faire de l’ombre au panneau. Bref, la réalité sera souvent plus nuancée.
Quelles économies réelles pouvez-vous espérer ?
Les fabricants misent beaucoup sur les consommations typiques des appareils du foyer : une box internet engloutirait 95 kWh/an (l’ADEME évoque 97 kWh, donc pas de bobard), un frigo A+++ environ 140 kWh/an (sujet à caution, la moyenne ADEME est à 346 kWh/an pour un combiné classique), un lave-linge (101 kWh/an selon l’ADEME contre 135 annoncés), un PC portable (22 kWh/an ADEME vs 50 chez les vendeurs)…
Mais chaque foyer est unique, mélangeant appareils, habitudes et pointes de folie énergétique. Plus pertinent : confronter la production réelle du kit à la consommation totale du logement. Selon la CRE, un foyer français consommait en moyenne 4 679 kWh/an en 2016 (hors chauffage, la facture peut être bien plus salée !).
Voici ce que ça donne :
- Beem : 320 kWh/an économisés → 55,68 euros/an (à raison de 0,174 €/kWh).
- Sunology : 550 kWh/an → 95,70 euros/an.
- Supersola : 360 kWh/an → 62,64 euros/an.
Résultat : on est entre 7 et 12 % d’autoproduction, bien en-deçà des 15-17 % annoncés. Les fabricants, eux, excluent chauffage et ballon d’eau chaude pour afficher de meilleurs pourcentages – subtilité rarement mise en avant.
Coté rentabilité, il faudra patienter : comptez environ 8 ans pour amortir Sunology, 11 ans pour Supersola et 14 ans pour Beem. Oui, ces kits restent nettement moins chers qu’une installation solaire « classique », mais la patience est mère (ou père !) de l’autoconsommation.
Astuce ou casse-tête ? Conseils pour tirer le meilleur de votre kit
Installer son kit solaire nécessite un chouïa de stratégie :
- Positionnez les panneaux là où le soleil sera bien généreux, en évitant l’ombre des arbres changeants avec les saisons.
- L’orientation plein sud et une bonne inclinaison sont idéales. Malheureusement, tout le monde n’a pas une maison d’architecte orientée vers Rio.
- Pensez à utiliser vos appareils électriques pendant que le soleil brille. Pas de batterie ? Si personne n’est là, il faudra programmer les machines. Sinon, toute l’énergie produite, non consommée, est envoyée gratuitement sur le réseau… mais pas sur votre compte en banque.
Le vrai point fort de ces kits, c’est leur rapidité d’installation. Mais inutile de se précipiter : une bonne réflexion sur leur emplacement peut vous éviter bien des déconvenues.
En résumé : petit coup de pouce, pas de miracle
Ces kits solaires plug and play s’avèrent pratiques et accessibles pour réduire une partie de sa consommation électrique, sans se ruiner dans de gros travaux. Les économies sont réelles mais modestes : ne vous attendez pas à plomber votre facture en deux, sauf si vous vivez dans un studio savamment orienté au large de Marseille.
Propriétaires avec un vaste toit ? Il reste bien plus avantageux d’installer une centrale solaire plus conséquente, dimensionnée à vos besoins et capable de vous rémunérer pour chaque kilowattheure injecté. Sinon, le kit solaire, installé malicieusement et exploité à bon escient, fera le bonheur des curieux de la transition énergétique… patients !